PORTRAIT : Mike L'Africain revient sur son passé d’étoile des Gee-Gees et sur sa première année d’expérience comme entraîneur
Passer du terrain à la ligne de touche n'a jamais été facile. Pourtant Mike L'Africain a dû franchir le pas. Seulement trois ans après avoir été nommé meilleur joueur national en 2016, il est passé de joueur à entraîneur dans le sport qu'il aime.
Le changement de camp de L'Africain n'est pas le résultat d'une perte de vitesse de sa carrière professionnelle, mais d'une décision motivée par sa santé. L'ancien meneur étoile a laissé sa place dans l'équipe des BK Spišská Nová Ves de Slovaquie au milieu de la saison 2017-2018 et est rentré au Canada pour se soigner.
Avant la saison de 2018-2019, L'Africain a décidé de se consacrer à sa nouvelle passion : former les talents de la prochaine génération des Gee-Gees.
Pour cela, il a profité du moment opportun où le poste d'entraîneur en chef était ouvert pour la pré-saison et il a présenté sa candidature. À l'âge de 26 ans, il est devenu entraîneur à temps plein dans son alma mater.
« Ce poste est plus que spécial pour moi », dit-il. « J'ai mis tout mon cœur et toute mon âme dans ce programme quand j'étais joueur. Même quand j'encourageais mes amis de l'école secondaire à s'inscrire, je ne leur mentais jamais quand je leur disais que ce programme est spécial. Je suis heureux de pouvoir en faire partie de nouveau. »
Comme pour n'importe quel nouveau défi, une période d'apprentissage a été nécessaire au cours des premiers mois. L'équipe des Gee-Gees 2018-2019, en pleine transition, avait ses hauts et ses bas, et l'entraîneur a dû se montrer à la hauteur pendant sa première année.
« J'étais enthousiasmé parce que c'était un défi différent,» explique-t-il. « Tous les jours, j'avais l'impression d'apprendre quelque chose de nouveau dans un domaine que je croyais connaître sur le bout des doigts. Je suis arrivé confiant en mes connaissances, mais ce qu'il a de plus beau avec le métier d'entraîneur, c'est qu'on peut devenir meilleur chaque jour. »
Grâce à ce changement de mentalité, L'Africain a acquis davantage de compétences nécessaires à l'orientation du programme. Il a aussi eu la chance d'être encadré par l'entraîneur en chef James Derouin, les entraîneurs adjoints et les joueurs dont certains avaient été ses coéquipiers.
« Cette année, j'ai pratiquement oublié le fait que je ne joue plus », explique-t-il. « J'avais pensé qu'être dans le gymnase mais pas parmi les joueurs me rendrait jaloux. Au contraire, cela m'a aidé à puiser dans ma passion de toujours, pour aider les joueurs à évoluer comme athlètes et comme personnes. Cela m'a beaucoup plu de vivre la saison sous un angle différent et je suis impatient de le faire à nouveau. »
Parmi tous les éloges reçus par L'Africain et tous les records qu'il a cumulés quand il jouait pour les Gris et Grenat, les gens comptaient beaucoup plus pour lui que le jeu sur le terrain.
De 2011 à 2016, il a expérimenté les progrès du programme des Gee-Gees et a contribué à en faire une puissance nationale. Il a participé aux nationaux pendant quatre des cinq ans où il a joué, y a remporté deux médailles d'argent et une de bronze. Il a même remporté le classique de la Coupe Wilson. Il a été nommé joueur de l'année des nationaux, joueur de l'année des SUO, meilleur joueur canadien. Il a aussi établi le record du programme d'aide en matière de carrière. Toutefois, la culture à laquelle il a contribué était encore plus impressionnante.
Neuf ans après son arrivée à l'Université d'Ottawa, les sentiments de L'Africain envers le programme n'ont pas changé. Il croit toujours que le programme est spécial.
Lorsqu'il a laissé Oakville (Ontario), sa ville natale, et qu'il s'est installé à Ottawa, L'Africain s'est fait une nouvelle famille qui depuis près de dix ans s'étend dans différentes parties du monde. Mais au bout du compte, ses pas le ramènent toujours chez les Gee-Gees.
« Je pense que c'est grâce à la culture que nous avons créée ici et l'entraîneur Jimmy y est pour beaucoup », dit-il. « Il m'a impliqué dès le début et je crois que c'est ce que faisons à nouveau maintenant. Je perçois la même vision, et c'est sur elle que nous nous appuyons. Je sais que c'est ce que l'entraîneur Jimmy et moi pouvons faire ensemble et notre relation est spéciale parce qu'elle est authentique. »
L'Africain n'a pas atteint le sommet du niveau professionnel en tant que joueur, mais maintenant, après deux saisons professionnelles et une saison complète comme entraîneur, il n'est plus déçu de ne pas avoir été plus loin comme joueur. Tout ce qui compte, c'est de relever les prochains défis et il en a largement le temps.
« Nous ne sommes peut-être pas 14 fois champions, mais comme famille, c'est comme si nous étions 10 fois champions. Nous sommes restés soudés, les gars s'aiment, et c'est grâce à cette ambiance de famille que nous entretenons.»