Simone Savary
Simone Savary
  • Titre:
    Athlète
  • Intronisation:
    2024
  • Années:
    2012-2016
Bio

Simone Savary (2012-2016), qui amenait une présence imposante tant en défense qu’à l’attaque, a été nommée étoile canadienne à deux reprises. L’athlète de Brampton, en Ontario, a été élue étoile de l’association au poste de pilier à trois reprises, soit dès sa première campagne, puis lors des saisons 2015 et 2016, où elle a également été nommée étoile canadienne. Savary (sciences de la santé, 2016) a été membre de trois équipes championnes du RSEQ, soulevant la bannière trois saisons de suite, de 2014 à 2016.

Au niveau national, Savary a remporté une médaille de bronze en 2015 et une médaille d’argent en 2016, en plus de la 4e place historique au tournoi de 2014. Elle a mené l’équipe avec 10 essais en 2015, ce qui la place au 4e rang dans l’histoire des Gee-Gees en une saison, en plus de marquer 8 essais en 2016, au deuxième rang de la formation cette saison-là. Ses 120 points en saison régulière (total connu) la placent au 3e rang dans l’histoire du programme. Savary a également été élue athlète de l’année 2015-2016 à l’Université d’Ottawa, devenant ainsi la première joueuse de rugby à remporter cette distinction dans l’histoire de l’établissement.

 

Profil :

Simone Savary a été la première joueuse de rugby des Gee-Gees à être nommée sur l'équipe d'étoiles universitaires canadiennes à deux reprises. Son excellence au sein du noyau de cinq a été un élément essentiel des trois premières conquêtes du championnat du RSEQ de l'Université d'Ottawa, et son jeu inspiré a contribué à propulser le Gris et Grenat vers sa première participation au championnat national.

La joueuse qui allait marquer l'histoire s'est jointe à la formation de 2012 à la dernière minute. « Je n'avais aucune attente, confie-t-elle. Je savais que j'étais très compétitive et que je faisais du bon travail avec l'équipe de l'Ontario. J'ai réalisé que je pouvais et voulais aller plus loin. »

J'étais très enthousiaste à l'idée d'essayer de me tailler une place dans l'alignement partant, mais j'étais loin de me douter que je porterais les couleurs des Gee-Gees pendant cinq ans. »

Savary s'est imposée dès sa première saison et a été nommée au sein de l'équipe d'étoiles du RSEQ. Elle a marqué au moins trois essais* et offert des performances remarquables contre les meilleures équipes de la conférence. Son style de jeu est devenu de plus en plus dynamique, notamment grâce à l'équipe d'entraînement. 

« J'étais un pilier numéro 1 ou 3, des positions reconnues pour leur férocité, explique-t-elle. Il faut passer à travers les adversaires, ce que je peux encore faire. Mais je suis malgré tout très calme et polyvalente. Je suis supposée dans une position où la puissance prime, mais je peux aussi courir à toute vitesse et changer soudainement de direction. »

« Je ne crois pas qu'on s'attende à ce que je sois aussi rapide que certaines de mes adversaires. Elles sont assez confuses quand elles réalisent que c'est moi qui fais toutes les courses », rigole-t-elle à propos de son efficacité.

En tout, Savary aurait marqué au moins* 120 points lors de sa carrière, ce qui la place au troisième rang de l'histoire du programme. Elle a notamment marqué 10 essais en 2015 et 8 autres en 2016.

La troisième saison de Savary, en 2014, a été une année charnière pour les Gee-Gees : l'équipe a compilé une fiche de 7-0 en saison régulière et a remporté son premier championnat du RSEQ. Savary a grandement contribué à forger l'identité défensive de l'équipe, qui a été mise de l'avant tout au long de la saison – les Gee-Gees n'ayant accordé que 50 points en 7 matchs de saison régulière –, mais surtout lors de la victoire de 13-5 contre Concordia en finale de conférence. 

Le gain de 15-14 contre Laval a été un autre match très important. « Il y a toujours une équipe qui me tape sur les nerfs, car je sais qu'elle sera difficile à affronter. À l'époque, cette équipe, c'était Laval », raconte Savary.

« Chaque fois que nous les affrontions, c'était vraiment très serré. Personne ne savait qui allait gagner, mais on savait que ce serait un match taxant physiquement, qui allait se décider à la dernière minute ou en prolongation. Le Rouge et Or était une équipe incroyable avec d'excellentes joueuses. »

Grâce à sa victoire au championnat du RSEQ, l'équipe de 2014 a décroché son billet pour le championnat national pour une première fois (Ottawa y a participé en 2001, mais à titre d'équipe hôte). Elle a commencé le tournoi en défaisant l'équipe hôte en quart de finale. 

« Nous attendions ce moment depuis longtemps. Après mon année recrue, nous étions restées sur notre faim. C'était bien de prouver à tout le monde que nous méritions notre place au championnat. Cette victoire surprise contre l'équipe hôte s'est avérée un moment charnière, car elle nous a permis qu'acquérir une confiance que nous avons gardée au cours des années suivantes. Nous savions dès lors que nous avions ce qu'il fallait pour aller encore plus loin. »

Pour Savary, découvrir ainsi le potentiel de son équipe ainsi que ses propres capacités a été une révélation. Elle attribue sa progression à l'entraîneur adjoint de l'époque, Duncan McNaugton, et à sa coéquipière Alex Ellis, aujourd'hui membre de l'équipe nationale.

« Duncan McNaugton a eu une grande influence sur moi, qui perdure encore aujourd'hui. Nous avions une excellente relation joueuse-entraîneur, et nous nous considérions comme des égaux. Nous avions de bonnes discussions et nous conseillions mutuellement. On se donnait aussi beaucoup de rétroaction. Il a apporté beaucoup d'éléments positifs dans ma vie et a contribué à forger la personne que je suis aujourd'hui. Il m'a donné de la confiance et des outils pour devenir plus autonome, m'amenant à me poser des questions que je n'avais jamais posées auparavant. »

« Il me demandait : "Pourquoi tu n'arrives pas à faire ça?" J'y réfléchissais, puis je me disais qu'il avait raison. Pourquoi je n'y n'arrivais pas? »

« Rien de tout ça n'aurait été possible sans Alex. Nous étions très compétitives entre nous sur le terrain, mais à l'extérieur, nous mettions le rugby de côté et étions là l'une pour l'autre. Je suis grandement redevable à ces deux-là. À beaucoup d'autres gens, aussi, mais à Duncan et Alex en particulier. »

Lorsqu'on lui demande de préciser qui sont ces autres gens, Savary nous parle des étudiantes et étudiants et membres du personnel qui formaient l'équipe de thérapeutes du sport qui l'ont non seulement soignée, mais qui l'ont aussi inspirée à devenir physiothérapeute. « Ces personnes m'ont vraiment aidée dans mon cheminement, ce qui m'a amenée à vouloir contribuer à la guérison d'autres gens et les aider à faire en sorte qu'ils puissent à nouveau faire ce qu'ils aiment. » 

Une chose est sûre : Simone est ravie de constater la croissance du rugby. « Ça fait chaud au cœur et c'est très révélateur, car j'ai beaucoup évolué comme joueuse et comme personne. J'avais d'excellents réseaux de soutien. Ça m'a permis de sortir de ma coquille, de trouver ma voix, de me dépasser et de devenir une leader. J'ai tenté de faire connaître le rugby dans les écoles secondaires et de faire croître le sport féminin, qui n'était pas si populaire à Ottawa à l'époque. Aujourd'hui, il y a régulièrement des événements un peu partout en ville, et j'en suis très fière. »

 

(*Le RSEQ n'a commencé à compiler officiellement les points individuels qu'en 2015. Il est donc impossible d'attribuer la totalité des points lors des années précédentes, car on utilise les résumés de matchs, qui ne sont pas toujours disponibles.)