Jean Gauthier | 1967-1971 | no 63
Jean Gauthier, arrivé de Cornwall, était un joueur étoile de la ligne offensive qui a traversé les époques des entraîneurs Matt Anthony, Bob O’Billovich et Don Gilbert. Il a aussi protégé Paul Paddon, récipiendaire du trophée Hec Crighton, qui était en route pour une victoire à la coupe Atlantique (Atlantic Bowl) de 1970. Lors de sa dernière saison à l’Université d’Ottawa, de retour après avoir été sélectionné dans la première ronde de repêchage de la LCF en 1971, Jean était dans la ligne défensive. Il a continué à exceller et a aidé le Gris et Grenat jusqu’à la finale de la Coupe Yates. Les Gee-Gees ont profité d’une fiche 30-9-1 pendant leurs années avec lui. Il a ensuite eu une longue carrière comme enseignant au niveau secondaire à Sudbury, Ontario, où il a mis en place le programme de football junior à l’École secondaire Rayside et a entraîné l’équipe au championnat NOSSA. Jean a été intronisé au Temple de la renommée des sports de Cornwall en 1988 et au Temple de la renommée de l’Association des écoles secondaires de la région de Sudbury en tant que fondateur en 2007.
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Jean Gauthier est intronisé au Temple de la renommée en récompense de sa carrière exceptionnelle en tant que joueur de ligne offensive et défensive qui a duré cinq saisons de 1967 à 1971.
Cette période a été couronnée de succès, mais également quelque peu turbulente, pour l'équipe de football des Gee-Gees, et Jean Gauthier était l'était un des joueurs les plus fiables sur le terrain : l'époque de Matt Anthony touchait à sa fin, Bob O'Billovich avait été l'architecte d'une victoire à l'Atlantic Bowl et avait fait sa première apparition au College Bowl, et Don Gilbert commençait son ascension vers la gloire en 1975. Jean Gauthier apprécie ces héros du programme des Gee-Gees pour la façon dont ils ont dirigé l'équipe et ce qu'ils lui ont appris.
« La première fois avec Matt Anthony, c'était comme si je regardais une photo de mon père », déclare Jean, dont le père était plombier à Cornwall et faisait l'entretien de réservoirs d'eau chaude, tout comme Matt, qui était entrepreneur chauffagiste et électricien. « Il était toujours là pour nous et ses discours à la mi-temps étaient vraiment sublimes – tout le monde les entendait! ».
En effet, Jean se sentait encore un jeune homme en 1967, année de sa première saison à l'Université d'Ottawa. « J'avais 18 ans et je jouais avec des hommes – l'un des coéquipiers était un agent de police marié. Ces gars avaient des voitures et moi, j'étais à pied ou je prenais l'autobus ». La taille de Jean (il mesurait 1,89 m en 9e année) lui a permis de rapidement gagner une place dans l'équipe et il est devenu un joueur vedette lors de sa deuxième saison. Cette année-là, il habitait dans une maison située sur le campus qui avait été installée par Matt, et il la partageait avec neuf autres joueurs de football. C'était une jolie maison, proche du terrain d'entraînement de Minto – « le terrain le plus boueux que l'on pouvait trouver », déclare Jean Gauthier.
« Lorsque l'on joue, on ne pense pas à devenir un joueur vedette. On veut juste faire de son mieux pour l'équipe ».
Selon Jean, la saison 1970 était mémorable. C'est à ce moment-là que Bob O'Billovich et Jim Cain sont arrivés pour inculquer aux joueurs un tout autre niveau de connaissances « On était comme des éponges », déclare Jean. « Ils savaient comment nous motiver et insistaient pour qu'on fasse attention aux détails. J'ai muri grâce à ces entraîneurs, parce qu'ils nous ont appris à nous responsabiliser et à remarquer les détails sur le terrain – ils nous ont appris à être des joueurs de football réfléchis ».
« Ils nous ont poussés à dépasser nos limites. Nous avions des bons joueurs, mais remporter des matchs importants les uns après les autres est incroyablement difficile; nous y sommes pourtant parvenus grâce à leur entraînement. Avec eux, on gardait le cap. Nos entraîneurs nous ont donné une longueur d'avance ».
Jean et ses coéquipiers joueurs de ligne offensive ont permis à Paul Paddon de remporter le trophée Hec Crighton en 1970, en tant que meilleur joueur national. « Paul avait un bras extraordinaire et il a fermement pris le contrôle de l'équipe. Il est vraiment la crème de la crème », dit Jean. Jim Cain remarque qu'en tant que bloqueur gauche pour l'équipe de 1970, Jean était « le principal protecteur de passe pour l'angle mort de Paul, et un vrai leader ».
Sa quatrième saison réussie a convaincu les Blue Bombers de Winnipeg de sélectionner Jean Gauthier au premier tour, neuvième au classement général, lors du repêchage de la LCF en 1971. Il est cependant retourné à l'Université d'Ottawa pour terminer son diplôme ès arts en géographie, ce qui le mènerait plus tard sur le chemin de l'enseignement, même s'il ne le soupçonnait pas à l'époque. Tout ce que savait Jean, c'était qu'il était important d'avoir une éducation. « L'éducation était primordiale, pour moi et pour ma famille », dit-il. « J'avais pour objectif non seulement d'aller à l'Université, mais aussi d'être un athlète. Le football m'aidait à me motiver et à participer à la vie universitaire ».
Pour sa dernière saison chez les Gee-Gees, Jean est allé renforcer la ligne défensive « pour bien montrer qu'on avait un bloqueur », comme l'explique Jim Cain. Sa polyvalence en tant qu'athlète et joueur expérimenté lui a permis d'exceller aussi à ce poste, pour lequel il a remporté un prix de joueur vedette des SUO en 1971.
« Le premier jour au camp d'entraînement en 1971, je me suis dit que quelque chose d'exceptionnel allait se produire », fait remarquer Jean. Don Gilbert était alors l'entraîneur principal et adoptait une autre approche, qui allait inspirer Jean. « C'était un entraîneur remarquable », dit Jean, qui se souvient surtout des plans de jeu de Don. En 1971, l'équipe des Gee-Gees a participé à la Coupe Yates où elle a remporté sept matches (contre une défaite); au cours des cinq années de carrière de Jean, la fiche de l'équipe était de 30-9-1.
Le plus récent membre des Gee-Gees intronisé au Temple de la renommée a maintenant pris sa retraite, après avoir enseigné 14 ans. Cela fait déjà 31 ans qu'il a été intronisé pour la première fois, au Temple de la renommée de Cornwall, avec la classe de 1988. Ses enfants, deux fils et une fille, étaient assez jeunes à l'époque, et il est impatient de les emmener avec lui au Souper Touchdown. « Leur montrer ce pourquoi leur père est reconnu sera un moment spécial. Cet événement met toujours du baume au cœur; voir ses collègues, entraîneurs et professeurs », dit Jean à propos des dernières éditions du Souper Touchdown auxquelles il a participé. « Être à Sudbury m'a fait j'ai raté pas mal de choses... ce souper a toujours été un rendez-vous ».
Cela dit, Sudbury a toujours été un bon endroit pour Jean. Lui et sa femme, Margaret, sont allés au Teachers' College de l'Université d'Ottawa et ont été engagés juste après avoir obtenu leur diplôme. Jean a aussi complété un baccalauréat en sciences du loisir en plus de son baccalauréat en éducation.
Margaret, qui a grandi à Sandy Hill, est devenue Directrice d'école, pendant que Jean fondait le programme de football junior à l'École secondaire Rayside. « Au début, j'ai adopté l'approche de Matt Anthony, mais je me suis rendu compte que je ne pouvais pas être aussi strict avec de jeunes élèves », dit Jean. « Au fil du temps, j'ai trouvé ma propre approche ».
Grâce à Jean, l'École secondaire Rayside a remporté de nombreux championnats municipaux ainsi que le titre NOSSA; Jean a ainsi trouvé une autre occasion de mettre en avant le style de vie équilibré entre la vie d'élève et celle d'athlète. L'école où il a passé sa carrière se trouve à Azilda (Ontario), une communauté agricole à la périphérie de Sudbury. « Les enfants ne se voyaient pas aller à l'université », dit Jean. « Leurs parents voulaient qu'ils aillent à l'école et le football était un moyen de les motiver. Les élèves venaient me parler de leurs problèmes quotidiens quand ils grandissaient, mais pas nécessairement des études universitaires. Cela dit, deux d'entre eux sont allés à l'Université d'Ottawa, et je suis très fier d'eux ».
Cette fierté sobre avec laquelle Jean se souvient de ses élèves rappelle ses réflexions sur sa propre carrière. Il est fier, mais aussi timide. Le cliché du gentil géant est peut-être galvaudé, mais il s'applique souvent très bien. Jean fait remarquer qu'il est impatient de partager sa table au Souper Touchdown non seulement avec sa famille, mais aussi avec son mentor et idole, Pierre Guindon. Et à part ça? « Je vais juste profiter de l'ambiance », dit Jean.