Mike Fabiilli
Mike Fabiilli
  • Titre:
    Athlète
  • Intronisation:
    2017
  • Années:
    1982-1984

Bio

Mike Fabiilli adorait visiter son frère aîné à Ottawa. Plus précisément, Mike adorait faire le voyagement de Sudbury à Ottawa avec ses parents. Il aimait particulièrement sortir en douce afin de pouvoir assister à la pratique des Rough Riders d’Ottawa, qui avait lieu de l’autre côté de la rue, au Stade Frank Clair.

« J’ai toujours voulu jouer au football », avoue-t-il simplement. Il explique ensuite que ce sont ses racines italiennes qui l’ont poussé à jouer au soccer. Il a d’ailleurs une théorie à ce propos : « Ma famille est originaire d’une région montagneuse. On y retrouve toujours des béliers qui se prennent la tête, c’est donc très similaire au football. »

Par contre, l’histoire de Fabiilli est beaucoup plus collée à la réalité de Sudbury qu’à celle des montagnes de l’Italie. Fabiilli a d’abord été initié à la position de secondeur au collège St-Charles. Il est rapidement devenu une recrue étoile des Spartans de Sudbury avant d’être contacté par Joe Moss, l’entraîneur-chef des Gee-Gees. Le joueur n’était pas tout à fait convaincu de vouloir se joindre à l’alignement d’Ottawa. « Plus tard, il m’a appelé à nouveau pour m’annoncer que Ray Nettles avait été nommé entraîneur des secondeurs. J’ai tout de suite accepté. »

Le Ottawa Citizen du mardi 17 août 1982, soit une semaine avant le début du camp d’entraînement, mentionnait que « Nettles était l’un des premiers secondeurs de la LCF à avoir la réputation de plaquer si fort son adversaire qu’il pouvait se retrouver à mi-chemin sur la rue Bank ». Fabiilli l’admirait beaucoup. Dans le même article, on pouvait lire cette citation de Joe Moss : « [Nettles] exigera un engagement irréprochable face au jeu. »

Quand il repense à sa première saison au sein des Gee-Gees, Fabiilli est surtout marqué par cette façon de voir les choses. Ottawa avait connu une saison régulière parfaite en 1982 avec une série des matchs très compétitifs. Cependant, les Gee-Gees s’étaient inclinés 38-7 lors du dernier affrontement de la saison contre Carleton.

« Nous n’avions pas froid aux yeux, mais nous étions tout de même très disciplinés », explique Fabiilli. En ce qui a trait à ses coéquipiers de la ligne défensive, il se rappelle que « nous travaillions très bien en équipe et notre jeu était très agressif. Nos entraîneurs nous ont enseigné comment décoder les jeux. »

« Mike s’est démarqué par ses efforts infatigables et ses jeux remarquables. Son dévouement et son engagement ont transformé ses coéquipiers en meilleurs joueurs », explique Moss, un supporter de l’intronisation de Fabiilli au Temple de la renommée des Gee-Gees.

Le secondeur de 6 pieds 1 se rappelle des six interceptions qu’il a effectuées cette saison-là, pouvant toutes les énumérer.  « Je compte une interception durant le premier match de l’année, alors qu’on affrontait Queen’s. Le quart a lancé le ballon à l’allier rapproché et je l’ai intercepté. » Ottawa a gagné 22-20.

« J’ai réalisé deux interceptions contre McGill. Concordia en était une très belle. C’est arrivé à la toute fin du match. J’ai ramené le ballon sur 35 ou 40 verges pour ensuite sortir des limites du terrain afin d’éviter un échappé. J’aurais probablement pu continuer. » Grâce aux habiletés et à l’altruisme de Mike, les Gee-Gees ont remporté le match 19-15.

La saison de l’équipe s’est terminée plus tôt que prévu, à la suite d’une défaite crève-cœur de 31-30 contre Queen’s en première ronde des séries éliminatoires.  « Nous parlons encore de cette défaite par un point », avoue Fabiilli. « On aurait pu se rendre très loin. »

Heureusement, la chance de Fabiilli et de son équipe a tourné lors du Banquet de présentation des trophées de CIAU. Rick Zmich, le quart-arrière, s’est vu décerner le trophée Hec Crighton. Fabiilli, de son côté, a accepté le trophée Peter Gorman qui récompense la recrue de l’année au niveau national. « Nous avons été traités comme si nous étions de la royauté », se souvient Mike. « Je savais qu’il y avait une possibilité que je puisse gagner, mais j’ai regardé la réaction de mon père. Il a bondi de sa chaise! »

Fabiilli a fait partie de l’équipe étoile de l’OQIFC en 1983 et il a été nommé capitaine de l’équipe en 1984. Puis, une visite à l’Hôpital Civic d’Ottawa a mis un frein à sa carrière de joueur. « J’ai subi une autre commotion cérébrale. Ils m’ont recommandé d’arrêter de jouer et je remercie Dieu pour ces médecins incroyables. »

Par contre, cet incident n’allait en aucun cas mettre un terme définitif à sa carrière de football. Après avoir obtenu son baccalauréat en arts de l’Université d’Ottawa et un baccalauréat en éducation du collège St-Charles en 1987, l’institution de Sudbury allait finalement engager Fabiilli, un ancien élève. Ce dernier a pris les commandes de l’équipe avec Chris Bartolucci, son ancien entraîneur. Vingt-neuf ans plus tard, il fait toujours partie du personnel d’entraîneurs des Cardinals. En novembre 2015, pour la onzième fois, Fabiilli et ses hommes ont remporté le championnat de la ville.

En 1994, le jeune professeur a aussi aidé à mettre sur pied la ligue de football junior Joe MacDonald. Le programme, qui vise l’engagement des jeunes de la communauté, a été nommé en l’honneur d’un policier de Sudbury qui a été tué dans l’exercice de ses fonctions. L’amour pour le football de cet ancien joueur des Ravens de Carleton est également célébré. La ligue a récemment franchi la marque des 20 ans et Fabiilli souligne que le programme continue de grandir.

« Quand tu as la chance d’enseigner les rudiments du football aux enfants, tu leur enseignes aussi l’importance du travail d’équipe, de la persévérance et des compétences qui sont essentielles dans la vie de tous les jours », explique Fabiilli. « Ce n’est pas tout le monde qui est un joueur talentueux, mais l’essentiel c’est d’avoir du plaisir. Il y a un grand sentiment de camaraderie et c’est aussi l’occasion parfaite de souligner l’importance des études. »

« Au collège St-Charles, les anciennes traditions font partie de notre quotidien. C’est la même chose pour les Gee-Gees – Gee-Gee un jour, Gee-Gee toujours.  C’est fantastique de pouvoir venir au Souper Touchdown et d’écouter nos vieilles histoires. Après tout, nous sommes encore jeunes! »

Ses réalisations avec les Gee-Gees ne seront jamais oubliées, mais c’est son implication au sein de la communauté de football qui rend son intronisation au Temple de la renommée encore plus importante. Tel qu’expliqué par Bartolocci, « le trophée Peter Gorman reconnaît l’impact de Peter Gorman sur la jeunesse au Canada. Mike incarne tout à fait cette philosophie dans son rôle d’entraîneur à ce jour. »