Joey St. Aubin était un attaquant électrisant qui a mené l'association des SUO en 1993-1994 avec 21 buts au cours d'une saison régulière de 24 matchs. Il a été nommé au sein de l'équipe d'étoiles canadiennes cette année-là, terminant avec 42 points. Il a été l'un des meilleurs passeurs de l'équipe à ses deux premières saisons dans l'uniforme gris et grenat, totalisant 39 buts et 64 passes au cours de ses trois années de carrière.
Durant cette période, la fiche des Gee-Gees en saison régulière a été de 43-20-5 (0,632) – l'une des meilleures séries de trois saisons de l'histoire des Gee-Gees et la seule où l'équipe s'est classée première deux années de suite.
Après l'Université d'Ottawa, il a signé une entente avec les Aces de Cornwall, de la LAH, pour terminer la saison 1994. Avant son séjour avec les Gee-Gees, le hockeyeur originaire d'Oshawa, en Ontario, a porté les couleurs des 67 d'Ottawa en 1987-1988 et des Rangers de Kitchener de 1988-1989 à 1990-1991, où il a atteint la finale de la Coupe Memorial en 1990. Il a été le deuxième meilleur pointeur de la LHO en 1989-1990.
Trente ans après sa dernière saison à l’Université d’Ottawa, Joey St. Aubin a peut-être oublié les menus détails de ses exploits sur la glace en tant que marqueur sous les couleurs gris et grenat. Il n’en demeure pas moins que ces années l’ont profondément marqué, et il repense avec émotion aux leçons qu’il en a tirées.
Activement courtisé par l’entraîneur-chef Mickey Goulet, Joey St. Aubin se rappelle un moment de désillusion lors de sa première saison avec les Gee-Gees en 1991-1992. Même s’il connaissait bien la ville, ayant joué pour les 67s lors de sa première année d’une carrière de quatre ans dans la LHO, et se sentait à l’aise sur le campus bilingue, il redevenait une recrue.
« Vous savez, en arrivant à l’université après avoir joué quatre ans dans la LHO, je me sentais un peu au-dessus de mes affaires », raconte Joey St. Aubin, qui a également atteint la finale de la Coupe Memorial avec les Rangers de Kitchener en 1990, année où il était le deuxième pointeur de la ligue. « Et Mickey m’a dit, tu sais, c’est une autre ligue ici. Maintenant, tu dois apprendre à être un leader à ce niveau, avec cette équipe. »
« Il faut savoir que Mickey était toujours juste avec tout le monde et c’était un entraîneur axé sur le développement. Il tenait à ce qu’on se perfectionne non seulement en tant qu’athlètes, mais aussi en tant qu’êtres humains, en tant que personnes. »
Lors de sa première année, les Gee-Gees ont inscrit 10 victoires, 10 défaites et 2 matchs nuls, et il était le deuxième pointeur de l’équipe avec 9 buts et 24 passes. « J’avais un esprit offensif et j’essayais de montrer l’exemple. Je pouvais aussi être très combatif, c’est sûr. »
« Puis, j’ai fini par trouver ma zone de confort, et lors de mes deuxième et troisième années, j’ai pris plus de responsabilités en tant que leader et j’ai senti que j’avais quelque chose à apporter dans ce rôle. Je pense que c’est une évolution naturelle pour tout athlète. En gravissant les échelons, on gagne en assurance et on a tendance à vouloir prendre les choses en main. C’est probablement ça qui m’est arrivé. »
Joey St. Aubin se décrit comme un fabricant de jeu, un marqueur de métier. En 1993-1994, il a d’ailleurs été le meilleur pointeur de la ligue, avec 21 buts et 21 passes en 24 matchs de saison régulière. L’équipe a terminé en tête de la saison régulière, et il a été nommé étoile canadienne.
En tout, il inscrit 39 buts et 64 passes pour un total de 103 points en saison régulière pendant ses trois années avec les Gee-Gees, ce qui le place neuvième dans l’histoire du programme. Si on prenait les trois meilleures saisons d’un joueur, il serait quatrième.
Joey St. Aubin a également joué un rôle clé en dehors de la glace : « Mickey m’a nommé locataire principal de la Hockey Hut. Je ne savais pas que cet endroit deviendrait le point de ralliement de tout le monde, mais j’ai fait au mieux et c’était une belle expérience. »
« Pendant tout mon temps là-bas, nous étions très soudés, et la Hockey Hut était le lieu central où tout le monde se retrouvait. »
« C’était une période intense. J’ai eu du plaisir, mais c’était intense », se remémore l’ancien joueur en décrivant son passage à l’Université d’Ottawa, où il cumulait un emploi d’agent de stationnement sur le campus, la gestion d’une entreprise de location de matériel de brassage en fût, ainsi que l’organisation des locations de stationnement et des rénovations à la Hockey Hut.
« C’était une vraie fraternité, vous savez. Comme une famille, j’étais entouré par une vingtaine de gars qui étaient comme mes frères. Et la transition a été vraiment difficile quand j’ai obtenu mon diplôme, parce que tout s’est arrêté d’un coup. Ma carrière dans le hockey était terminée, mes études aussi, et j’ai dû faire face à la réalité. »
« Ça a été difficile pendant un moment, mais j’ai fini par me ressaisir et j’ai décidé de me lancer dans le monde du travail. J’ai finalement trouvé un domaine qui me plaisait vraiment et où j’ai pu m’épanouir. »
Joey St. Aubin a fondé sa propre entreprise d’organisation de tournois de hockey, La connexion française, qui s’adresse aux Canadiens francophones. C’est par hasard, en cherchant à réserver une patinoire pour un tournoi en 1997, qu’il a trouvé son premier emploi chez Canlan Sports dans sa ville natale d’Oshawa, en Ontario. Il en est désormais le président-directeur général.
Une de ses stratégies commerciales s’inspire de ce qu’il a observé chez les Gee-Gees avec l’entraîneur Mickey Goulet. « Mickey accordait beaucoup d’importance à la visualisation. Il nous demandait d’imaginer le match, de fermer les yeux, ce genre de chose. À l’époque, je trouvais ça un peu excentrique – ce n’était pas quelque chose qu’on faisait dans la LHO. »
« Mais maintenant que je suis PDG d’une société cotée, je pratique cet exercice avec mes cadres et mon équipe de direction pour les aider à se projeter dans un poste ou à imaginer l’avenir de l’entreprise, simplement grâce au pouvoir de l’imagination. C’était vraiment une bonne méthode – il était en avance sur son temps. »
Encore aujourd’hui, Joey St. Aubin visualise souvent des victoires. « J’aime la rondelle, dit-il en riant. J’aime marquer des buts. Je n’ai pas vraiment changé à ce niveau. J’aime gagner. Je suis très compétitif et je me pousse probablement plus que nécessaire, mais je pense que c’est ce qui donne le ton. »