TEMPLE DE LA RENOMMÉE DU FOOTBALL : AL MOFFAT
TEMPLE DE LA RENOMMÉE DU FOOTBALL : AL MOFFAT
À l'approche du Souper Touchdown, qui aura lieu samedi et sera présenté par l'Association des anciens du football 1881, l'Université d'Ottawa est heureuse de présenter le profil de chacun des joueurs intronisés au Temple de la renommée cette année. Joueur clé de l'équipe qui a remporté la Coupe Vanier en 1975, Al Moffat est le dernier athlète à faire son entrée au Temple de la renommée en 2018.
Le Souper Touchdown se tiendra le samedi 28 avril au Centre national des Arts. Les réalisations d'Al Moffat, ainsi que celles de Steve Alexandre, Marcel Bellefeuille, Josh Sacobie et l'équipe de 1965, y seront saluées. Pour obtenir plus d'information, veuillez consulter la page de la Semaine des diplômés en cliquant ici.
Al Moffat, un athlète doué dans plusieurs sports, a été un excellent joueur de ligne défensive pour les Gee-Gees et il a prouvé qu'il pouvait être tout aussi polyvalent au football, car il est devenu joueur de ligne offensive à mi-chemin de sa carrière de sept ans dans la LCF. Moffat a grandi à Brantford, en Ontario, o�185 il a été admis au panthéon des sports. C'est dans cette ville qu'il s'est illustré au hockey, au baseball, au lancer du poids et au disque. Il a d'ailleurs remporté des championnats d'athlétisme en Ontario et a été recruté par bien des équipes de baseball professionnelles, car il savait frapper des coups de circuit. Sur le terrain, avec l'équipe du Brantford Collegiate Institute, il a été couronné champion du CWOSSA à quatre reprises.
Les États-Unis ont tenté de recruter celui qu'on surnommait «�??Big Al�??», mais le joueur étoile, qui avoue être un Roger-Bontemps, n'a pas voulu traverser la frontière, car il était convaincu qu'on s'attendrait à ce qu'il soit un joueur agressif en raison de ses 6 pieds 5 pouces et de ses 265 livres. La taille du jeune Moffat suscitait souvent des réactions.
«�??Quand j'étais en 13e année, les autres écoles de Brantford ont tenté de me bannir du jeu parce qu'elles craignaient que je ne blesse un joueur, étant plus grand et plus rapide que tous les autres. Dans les journaux de la région, on trouvait toujours une photo de moi, le plus grand, posant à côté du plus petit ou du plus grand joueur des autres équipes, se rappelle Moffat. Mon entraìneur avait dit au conseil scolaire que ce n'était pas juste : j'étais un athlète, non pas un voyou ou une brute, et je respectais les règlements.�??»
Bob O'Billovich avait envoyé une lettre à Moffat en 1970 - un autre athlète de Brantford, Ted Evanetz, avait connu du succès à l'Université d'Ottawa de 1967 à 1970. Mais l'entente n'a été conclue que lorsque Pierre Benoit, un ancien des Gee-Gees, a invité le père de Moffat à fumer un cigare dans le bureau du maire à l'hôtel de ville d'Ottawa. C'est à partir de moment-là que Moffat a été conseillé par Jim Cain et Bill Siekerski, deux anciens pros qui savaient gérer toutes les situations et qui ont partagé leurs connaissances techniques. Ces connaissances permettraient à Moffat de devenir lui-même un pro.
«�??Mon rôle, c'était de plaquer, explique Moffat. La plupart des équipes couraient vers la droite, alors c'est là qu'on me plantait afin de bloquer les courses des adversaires. Je jouais toujours mieux que le gars qui se trouvait devant moi, car j'avais un grand cœur.�??»
Moffat se souvient de certaines des tactiques élaborées par le coordonnateur défensif Jim Conroy, dont l'une employée contre l'équipe de Tuffy Knight, du séminaire luthérien de Waterloo, et qui consistait à ne garder qu'un seul joueur de ligne accroupi. «�??Tous les autres joueurs restaient debout et Waterloo ne savait pas comment réagir! Peu importe la tactique, tout le monde avait un rôle à jouer, quelque chose à faire. C'est ce qui nous permettait de réussir.�??»
«�??Le plus beau compliment qu'on puisse faire à un athlète, c'est de lui dire qu'il est constant et Al l'était sur tous les plans�??», fait remarquer Don Gilbert, entraìneur-chef de 1971 à 1975 qui, aux dires de Moffat, était une figure paternelle.
«�??Don nous faisait toujours rire. Il était très sérieux quand il était question du jeu, mais il apportait sa bonne humeur. Mon casier se trouvait juste à côté de la prise de courant pour le projecteur. Parfois, le fil se débranchait et je devais me pencher et fouiller dans le noir pour trouver la prise. Les gars criaient alors : "Hé, Big Al! Qu'est-ce que tu as là, une pizza?" J'ai eu beaucoup de plaisir à jouer à l'Université d'Ottawa.�??»
En 1972, Ottawa a obtenu une fiche de 4-2 et Moffat, dont c'était la première saison, a été nommé étoile des SUO. Par la suite, il a aidé l'équipe à décrocher des fiches de 7-1 et 6-1, malgré les déceptions en séries éliminatoires. Il faudrait attendre 1975 avant d'atteindre la gloire.
Lors du championnat de 1975 contre Calgary, Moffat a joué l'un de ses meilleurs matchs en carrière. Le défenseur des Gee-Gees n'a pas vacillé et a porté son équipe à une victoire de 14-9 en limitant le nombre de verges au sol des Dinos à 109, en réussissant trois interceptions et en forçant un échappé.
Recruté par Frank Morris, Moffat a été choisi par Edmonton lors de la première ronde du repêchage de la LCF en 1976. «�??J'avais travaillé fort. J'avais porté mon développé-couché à 415 livres et mon sprint de 40 verges à 4,9 secondes avec un poids de 265 livres�??», se rappelle Moffat. Après deux matchs hors-concours, la recrue avait toutefois été échangée à Hamilton.
«�??Bob Shaw m'a dit qu'il était très content de m'avoir dans son vestiaire. On lui avait dit que j'étais talentueux, que je jouais au même niveau que les joueurs qui se trouvaient devant moi, que je donnais tout lors des matchs importants. Si c'était bel et bien le cas, je réussirais dans la LCF.�??» Les Tiger-Cats de Hamilton ont nommé Moffat recrue de l'année en 1976, saison o�185 le chandail noir et jaune s'est rendu jusqu'à la finale de l'Est.
Puis, en 1977, Moffat a appris toutes les subtilités de la ligne offensive quand il est devenu garde remplaçant. En 1980, alors qu'il occupait toujours la même position, il a été nommé étoile de la conférence de l'Est et, la même année, les Tiger-Cats ont participé à la Coupe Grey. «�??Nous avons connu un match difficile, mais j'ai donné du fil à retordre à York Henshal et à David Fennell. York était le joueur contre lequel les Eskimos m'avaient échangé�??», souligne Moffat en repensant au match de la Coupe Grey.
La carrière professionnelle de Moffat a pris fin en 1982 lorsque l'impact des blessures s'est fait ressentir. L'athlète est alors revenu à Ottawa, o�185 il a travaillé comme intervenant dans un foyer pour adolescents. C'est à Ottawa, aussi, qu'il a rencontré son épouse Nikki Waite, avec laquelle il a eu une fille, Arielle Skye, en 1994.
Moffat a été entraìneur de l'équipe de l'école secondaire Ashbury College ainsi que des Sooners, des Myers Riders et des Nepean Raiders, trois équipes de football junior. «�??Je leur ai appris les bases, si importantes aujourd'hui pour la sécurité des joueurs. À l'époque, quand je jouais, nous ne connaissions pas vraiment les conséquences des commotions cérébrales et nous ne comprenions pas quel effet cela pouvait avoir d'utiliser notre tête à tous les matchs et à tous les entraìnements�??», affirme Moffat, qui n'hésite pas à parler de l'anxiété et de la dépression dont il a souffert après sa carrière. Il a pris part, notamment, à plusieurs études visant à mieux évaluer la santé des anciens joueurs de football.
Le fait de revenir à Ottawa a permis à Moffat de rester en contact avec ses anciens coéquipiers.
«�??Le gris et grenat, c'est une histoire d'amour qui dure depuis longtemps. La camaraderie n'est pas la même chez les pros�??», déclare Moffat, qui a organisé des rencontres mensuelles pour les anciens au restaurant de la taverne de l'Université. Certains membres du personnel seront présents au Souper Touchdown pour saluer les exploits de Big Al. «�??J'ai l'impression de revenir dans le temps. Soudain, je me retrouve dans les années 1970. Chaque occasion de passer du temps avec mes coéquipiers est précieuse.�??»
«�??Nous avions toujours d'excellents conférenciers d'honneur au Souper Touchdown�??», raconte Moffat, qui a joué aux côtés de Tom Clements, le conférencier de cette année, à Hamilton. «�??Une année, l'un des conférenciers avait mentionné que nous, les athlètes, nous ne prenons pas souvent le temps de dire aux personnes qui nous sont chères que nous les aimons. Sur notre équipe, maintenant, nous terminons chaque lettre par les mots "avec amour".�??»