Intronisations au Temple de la renommée du football des Gee-Gees : portrait de Mike Hendricks
La cuvée 2023 du Temple de la renommée du football des Gee-Gees comprendra quatre redoutables défenseurs et un receveur ayant fracassé des records. Ettore Lattanzio, Frantz Jacques, Michel Dupuis, Mike Hendricks et Don Burns seront intronisés le samedi 22 avril, lors du Week-end Touchdown.
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Mike Hendricks est un mordu de football. Depuis ses débuts à l'âge de six ans, à Montréal, il n'a pris que deux ans de repos. C'est la passion pour le jeu – battre l'adversaire à force de stratégie, de préparation et d'habileté – qui l'a mené à Ottawa, l'a propulsé vers les sommets du football universitaire, et qui le motive encore aujourd'hui comme entraîneur.
Les deux années passées au Collège Vanier, à Montréal, préparent bien Hendricks pour les Gee-Gees. À ses yeux, c'est là qu'il a découvert les subtilités du jeu et le rôle de secondeur, lui qui avait plutôt occupé, en grandissant, les rôles d'ailier rapproché et de demi offensif. Sa dernière année à Vanier coïncide avec la participation de l'équipe au Bol d'Or et le départ de l'entraîneur-chef Phil Roberts, embauché par l'Université d'Ottawa comme coordonnateur de la défensive, sous la direction de Larry Ring.
Hendricks a-t-il opté pour le gris et grenat pour cette raison? La présence de Roberts a pesé dans la balance, mais pas autant que l'impression laissée par les vétérans des Gee-Gees lors du camp de recrutement printanier.
« J'ai été agréablement surpris de voir autant de vétérans nous accueillir et nous faire visiter les lieux, se souvient Hendricks. Et ces mêmes gars étaient présents au déjeuner, le lendemain matin. Ce fut un voyage extraordinaire. Il ne m'en a pas fallu plus pour me décider. Ma place était là. »
En 1992, Hendricks se joint aux secondeurs des Gee-Gees, aux côtés Steve Glenn, également membre du Temple de la renommée de l'équipe. Il est vite devenu un modèle pour Hendricks : « Il se démarquait déjà au camp printanier. J'ai tout de suite su que je voulais jouer avec lui. »
Fort de sa formation à Vanier, Hendricks impressionne dès sa première saison à Ottawa. Ses 39 plaqués le hissent au troisième rang de l'équipe, et il réussit 2 plaqués du quart-arrière.
« J'étais entouré d'excellents joueurs – je pense à Chris Banton, à Sean Hall – et je connaissais le style de Phil. Tout cela m'a aidé à m'intégrer et à exceller. En tant que recrue, j'étais fier de contribuer à ce point au succès de l'équipe. »
Il franchit une étape charnière en 1993, lorsqu'il passe de secondeur extérieur à intérieur. « J'ai eu le déclic. J'avais du recul par rapport au ballon, je prenais les décisions, et les cinq verges qui me séparaient de l'offensive m'offraient une nouvelle perspective. J'ai adoré cette position. »
En 1993, Hendricks est nommé joueur défensif de l'année de la CQIFO en raison de ses 72 plaqués, le meilleur résultat de la conférence (et le troisième meilleur de l'histoire des Gee-Gees). Il réussit également quatre plaqués du quart-arrière – son record personnel – et figure parmi les étoiles universitaires canadiennes.
Hendricks et les Gee-Gees débutent la saison 1994 en force, mais une blessure persistante à la cheville contraint l'étoile à se retirer du jeu pour le reste de la saison. Il aide tout de même l'équipe dans la salle de visionnement et sur les lignes de côté. Ses coéquipiers termineront la saison régulière avec une fiche record de 6-1, et participeront aux éliminatoires. « Malgré tout, philosophe-t-il, c'était génial d'accompagner l'équipe, de faire partie du programme. Je considère ces quatre années comme une époque extraordinaire. »
Hendricks devient capitaine en 1995 – sa quatrième saison avec les Gee-Gees – et mène l'équipe vers sa première de trois conquêtes consécutives de la Coupe Dunsmore. « J'ai adoré le rôle de capitaine. J'étais du style à mener par l'exemple; je mettais beaucoup l'accent sur l'analyse vidéo et la préparation. Au début, nous étions peu dans la salle de visionnement, mais l'envie d'être plus fort, plus habile et mieux préparé que l'adversaire a gagné les autres joueurs. »
Cette même année, Hendricks enregistre 56 plaqués en saison régulière et mène les Gee-Gees en finale de la CQIFO, une première depuis 1989. La défensive d'Ottawa limite l'offensive de Concordia à 8 points en demi-finale de la conférence, puis celle de Queen's à seulement 3 points et 135 verges en finale de la Coupe Dunsmore. Hendricks se souvient encore de l'intensité de cette finale, qu'Ottawa a remportée 8-3.
« Notre jeu défensif était redoutable. Nous avons remporté une belle victoire d'équipe contre un excellent adversaire; c'est l'un des moments forts de ma carrière. »
À 1 minute 48 secondes de la fin, Hendricks prend part au jeu décisif du match. « On aurait dit que l'action se déroulait au ralenti, affirme-t-il. Le placement manqué. L'échappée du retourneur. J'aurais pu l'avoir, ç'aurait été serré en tout cas, mais on m'a fait trébucher, et il y a eu pénalité. Une fin de match complètement folle. Nous avons livré toute une bataille ce jour-là. »
Même si sa carrière chez les Gee-Gees prend fin au Churchill Bowl à Calgary, Hendricks n'en a pas fini pour autant avec le football à Ottawa. Il enfile d'abord le chandail des Rough Riders d'Ottawa pour leur ultime saison, en compagnie de Carlo Disipio, son coéquipier des Gee-Gees. Hendricks est d'ailleurs resté ami avec plusieurs d'entre eux, dont Disipio.
« Être du même groupe de recrues, ça forge des liens indestructibles, explique Hendricks. C'est ce qu'il y a de plus agréable dans la vie d'un athlète universitaire. »
Après avoir joué 16 matchs et enregistré 17 plaqués dans la LCF avec les Rough Riders, Hendricks apprend au terme de la saison 1996 le démantèlement de l'équipe. « Une vraie débandade, se rappelle-t-il. Je ne sais même plus comment je me suis procuré un chandail. J'ai été chanceux. »
Hendricks est sélectionné par Montréal lors du repêchage de dispersion de 1997, mais déchante lorsqu'on lui attribue le rôle d'ailier défensif. « Mon passage chez les pros a été bref, mais j'ai eu du plaisir à m'y rendre, à réaliser ce rêve », se console le pompier de carrière au Service des incendies d'Ottawa.
Après une courte pause de 1998 à 1999, il renoue avec le football à titre d'entraîneur en 2000, et l'est encore aujourd'hui. « J'ai pu travailler avec des amis, j'ai été l'entraîneur de mon fils pendant un moment, mais il a arrêté, et j'ai continué. C'est une passion tenace. »
En plus de travailler pour les Gee-Gees et des équipes du secondaire et municipales, il évolue à titre de coordonnateur de la défensive puis entraîneur-chef des Panthers de Cumberland Panthers, aux côtés de Larry Ring.
« La clé, c'est la préparation, insiste-t-il. Pour moi, le match du samedi se gagne du lundi au vendredi. Je le disais durant les caucus, quand j'étais capitaine. J'utilise la même approche aujourd'hui avec mes athlètes. C'est une philosophie qui me tient à cœur, et que je ne compte pas changer. »
Mais y a-t-il quelque chose qui a changé? Oui : la qualité des vidéos.
« Je me souviens d'un film que j'envoyais aux écoles, pour le recrutement. Les séquences avaient été tournées sur le terrain. Un jour, un entraîneur m'a fait remarquer qu'on ne pouvait même pas voir les numéros sur les chandails... tout était flou. » Hendricks rit.
Ça ressemble peut-être aux souvenirs que les adversaires des Gee-Gees de 1992 à 1995 ont gardés de lui.