Intronisations au Temple de la renommée du football des Gee-Gees : portrait de Ettore Lattanzio
La cuvée 2023 du Temple de la renommée du football des Gee-Gees comprendra quatre redoutables défenseurs et un receveur ayant fracassé des records. Ettore Lattanzio, Frantz Jacques, Michel Dupuis, Mike Hendricks et Don Burns seront intronisés le samedi 22 avril, lors du Week-end Touchdown.
Le programme de football des Gee-Gees de l'Université d'Ottawa vous convie à son Week-end Touchdown 2023 - réservez votre place!
Jamais typique, mais toujours puissant
Ettore Lattanzio n'a qu'une vitesse : pleins gaz. Quand il a été placé dans une position favorisant sa réussite, son acharnement l'a propulsé au sommet. Or, quand il se remémore son parcours de football, il insiste sur le fait que rien n'a été rose ni facile.
« Je n'ai jamais donné dans la dentelle; je suis un marteau-piqueur, raconte-t-il en riant. Quand j'étais jeune, mon père m'a inculqué un amour du conditionnement physique et une éthique de travail, ce que j'ai mis à profit sur le terrain de football. Dès mon plus jeune âge, je me démarquais des autres par ma force. C'est certainement un des facteurs de ma réussite. »
Lattanzio allait encore se démarquer, que ce soit des deux ou trois joueurs chargés de le couvrir ou des sceptiques qui, au vu de ses six pieds et de sa charpente modeste, remettaient en question sa capacité à jouer. « Je n'étais pas un joueur de ligne défensive typique. Je ne pouvais pas me rabattre sur ma taille, donc je devais constamment perfectionner mes habiletés. »
« C'est drôle, j'ai tout de suite commencé comme joueur de ligne défensif, se rappelle Lattanzio. Ça en dit long sur ma personnalité, parce que j'ai une vision en tunnel. Pas besoin de réfléchir longtemps : on a un rôle, on connaît les jeux et on s'exécute. On a juste à se soucier de ce qui est devant nous, et de l'endroit où on doit aller. C'est une position qui convient bien à mon tempérament. »
Après avoir établi des records et gagné des prix comme membre du club local des Myers Riders, Lattanzio a été joueur sans perte d'admissibilité à sa première saison à l'Université d'Ottawa. Il s'est employé à déjouer l'impressionnante ligne offensive des Gee-Gees pendant les entraînements. « Je savais que je pouvais jouer, mais aussi que je rencontrerais beaucoup de joueurs imposants. Je me suis dit : "Je vais tout donner contre des joueurs étoiles pendant les entraînements, comme ça je saurai que je peux jouer." »
« Je ne voulais pas voler la vedette pendant les entraînements, mais je donne toujours tout ce que j'ai. Je devais mettre mes habiletés à l'essai pour bien me préparer. Je me suis dit que je ne rencontrerais jamais une personne aussi exigeante que moi-même, et que si ça arrivait, au moins je serais prêt. »
En 2011, Lattanzio a fait une entrée remarquée dans les SUO avec 9,5 plaqués entraînant la perte de terrain et cinq sacs du quart en six parties. « C'était un bon groupe de gars talentueux qui jouaient ensemble depuis un certain temps. J'étais content de m'y intégrer et d'apporter ma contribution. J'ai pu prouver que je pouvais jouer à ce niveau. Ma carrière a ensuite pris son élan. »
Lattanzio se rappelle des temps difficiles qu'a connus l'équipe en 2012. Elle a commencé sa saison par cinq défaites et subi un changement d'entraîneur à la mi-saison. « C'était difficile parce que la confusion régnait. C'était frustrant pour moi et beaucoup de vétérans. En tant que défenseurs, nous étions constamment sur le terrain. »
« J'ai appris cette saison-là que certaines choses étaient indépendantes de notre volonté. Je m'étais donné pour objectifs de rester en santé et de faire des jeux – de contribuer, de faire quelque chose. J'y suis parvenu. » Lattanzio a enregistré 12,5 plaqués entraînant la perte de terrain, dont huit sacs du quart, et s'est taillé une place au sein de la deuxième équipe d'étoiles des SUO.
« J'ai toujours voulu mériter le respect de mes pairs – c'est ce qui compte le plus pour moi, qu'il s'agisse de mes coéquipiers ou de mes adversaires. En 2013, quand j'ai su que j'avais gagné ce respect, mon sens du leadership s'est développé. C'est l'année où je me suis épanoui. J'avais confiance en mes moyens. »
Lattanzio ajoute rapidement qu'il respecte lui aussi ses coéquipiers, mentionnant que les secondeurs des Gee-Gees Nick Lecour (2010-2015) et Tyler Sawyer (2008-2012) l'ont aidé à gagner en confiance. « Ils m'ont dit : "Fais comme tu le sens, amuse-toi." Ils étaient tellement cérébraux qu'ils pouvaient s'adapter et peaufiner le jeu. »
Lattanzio s'est également senti appuyé par le personnel d'entraînement des Gee-Gees en 2013-2014, un soutien qui a porté ses fruits plus tard quand il a rallié le Rouge et Noir d'Ottawa sous la houlette du coordonnateur défensif Leroy Blugh. « Mon style de jeu est unique, et j'ai eu la chance de compter sur un personnel d'entraînement qui a su tirer parti de mes habiletés. Je ne suis pas fait pour absorber les blocages, je dois mettre mes forces à profit pour perturber le jeu. J'ai acquis et perfectionné ces habiletés à l'Université d'Ottawa. »
En 2013, Lattanzio menait les SUO et partageait la tête du classement national avec 10 sacs du quart, dont quatre durant la dernière semaine de la saison régulière. Il a reçu le trophée J.P.-Metras remis au joueur de ligne de l'année des SUO, et il a fait partie de la première équipe d'étoiles canadiennes.
En 2014, Lattanzio figurait en tête des SUO avec huit sacs du quart, ce qui lui a permis d'établir, en quatre saisons, un record d'équipe avec 31. Ses 10 sacs du quart en 2013 lui ont aussi valu de partager un record d'équipe.
Lattanzio savait à l'époque que les records de sacs du quart en une saison des Gee-Gees, des SUO et de U SPORTS étaient à sa portée, et la perspective de décrocher le trophée J.P.-Metras le motivait. Or, le trophée national J.P.-Metras de 2013 a été remis à Laurent Duvernay-Tardif, de McGill, qui, Lattanzio le concède, était difficile à battre. Mais en 2014, rien n'a pu arrêter le numéro 49.
« Je me sens privilégié de voir mon nom gravé sur ce trophée, aux côtés de beaucoup de grands noms. C'est gratifiant de faire partie de cette histoire. C'était un moment de ma carrière dont je suis particulièrement fier. »
Lattanzio allait soulever un autre trophée, la Coupe Grey, remportée par le Rouge et Noir d'Ottawa en 2016. « Sur le plan personnel, ça a été la meilleure de mes cinq années de carrière, explique Lattanzio. Il n'y a pas que les victoires qui comptent; mes adversaires m'ont dit que je leur avais donné du fil à retordre, et c'est un important exploit pour moi. »
En 2016, Lattanzio en était à sa deuxième saison à Ottawa dans la LCF, après avoir été repêché par Winnipeg. Il a joué 63 matchs dans cette ligue et participé trois fois à la Coupe Grey. Il a pris sa retraite juste avant la saison 2021.
« C'était plaisant de faire partie de la confrérie des Gee-Gees dans la LCF. Je me rappellerai toujours la première fois où je suis entré dans le vestiaire du Rouge et Noir. Brad Sinopoli a été le premier à m'accueillir, il était très content. J'étais une recrue pendant sa dernière saison à l'Université d'Ottawa en 2010, et bien qu'il était très sympathique, nous ne nous étions pas beaucoup parlé. Mais là, tout à coup, il y avait un lien. »
« C'était très agréable de retrouver Brad, ainsi que [Brendan] Gillanders et Lewis [Ward] chez les professionnels. Nous faisons tous partie de la famille des Gee-Gees, et Ottawa est un bel endroit où vivre l'expérience universitaire. Et même si vous venez de Toronto pour étudier à Ottawa… Vous faites partie de la ville. »
C'est un sentiment puissant.