En route vers Beijing : Kim Thompson participera à ses deuxièmes Jeux olympiques comme consultante en performance mentale
Il peut se passer beaucoup de choses en quatre ans. Kim Thompson, membre de l'équipe hockey féminin du Canada aux Jeux d'hiver de Pyeongchang en 2018, garde un souvenir très précis des sentiments qui l'ont envahie sur la glace dans les minutes qui ont suivi le dénouement du match de la médaille d'or.
Elle n'a jamais oublié la douleur de la défaite en fusillade, mais aussi l'énergie de la foule, décidément dans le camp canadien. C'est le souvenir de ces acclamations qui lui rappelle des années plus tard que l'équipe avait tout donné.
Alors que Thompson et l'équipe terminent leur préparation en vue des prochains Jeux olympiques, cet instant semble si lointain...
Kim Thompson le sait très bien : l'esprit peut modifier la perception et l'interprétation d'un événement, en particulier dans le domaine du sport. Elle a fait partie intégrante de l'incroyable cheminement de l'équipe nationale de hockey féminin qui prendra part aux prochains Jeux olympiques, à titre de consultante en performance mentale.
Les athlètes ont été anéanties par l'annulation du championnat du monde en 2020 », explique-t-elle, rappelant que le mondial de hockey féminin avait été l'un des premiers grands événements internationaux à succomber au couperet de la pandémie. « Personne n'aurait pu imaginer une si longue interruption. »
Le championnat mondial de hockey féminin de 2020 a été reporté pas une, mais deux fois, pour se tenir en 2021, et c'est la formation canadienne qui en est finalement sortie gagnante. Fortes de cette médaille d'or décrochée en septembre dernier, les Canadiennes abordent les Jeux olympiques avec confiance.
« Nous avions fait un énorme travail de planification en vue du championnat mondial de 2020, pour finalement en récolter les fruits. C'est comme si tout était prédestiné. Je crois fermement que rien n'arrive pour rien. »
Kim Thompson pense également que Hockey Canada a eu raison d'investir dans son domaine.
« Hockey Canada est une organisation qui adhère réellement à l'aspect préparation mentale. Cette préparation s'intègre à nos entraînements quotidiens et n'est pas vue comme un exercice ponctuel. C'est ainsi que nous bâtissons des relations, que nous faisons corps sur le banc pendant les matchs. C'est notre démarche d'entraînement, notre façon de tâter le pouls des athlètes. Notre approche est exhaustive. Nous allons plus loin que parler juste comme ça des "objectifs" avec les filles », résume Kim Thompson, sourire dans la voix.
« C'est génial de travailler de cette façon. Les équipes d'entraînement font beaucoup plus de préparation mentale qu'il n'y paraît, ce qui est une excellente chose. »
Les défis uniques des reports et confinements ont été relevés collectivement.
« Du point de vue de la performance, nous nous sommes concentrées sur nous-mêmes, sans nous comparer aux autres équipes. La pandémie nous a portés vers la reconnaissance. Il a fallu ouvrir les yeux sur les occasions qui nous étaient offertes et ce que nous avions », explique la consultante en performance mentale.
« En fait, je n'aurais jamais cru aborder la reconnaissance, et pourtant, ça a été notre thème en 2020. Nous nous sommes demandé comment rester motivées et éviter de nous laisser abattre par la situation. La réponse : avoir de la gratitude pour les petites choses. »
En septembre 2021, lors du championnat du monde, l'équipe a passé 40 jours dans une bulle, remplie de gratitude, justement. « Les athlètes se retrouvaient enfin sur la glace ensemble après deux annulations du championnat... La gratitude allait de soi! »
« Nous formons une équipe très soudée dans ses hauts et les bas, ses bonnes et moins bonnes performances. Nous vivons les choses une étape à la fois plutôt que nous faire une montagne. »
En repensant à la chaleur des encouragements reçus aux Jeux olympiques en 2018, Kim Thompson se dit qu'elle a y gagné beaucoup plus qu'une médaille d'argent. « J'ai compris que le résultat est un aspect comme un autre. C'est ce qu'on a accompli, qu'on a donné et qu'on a sacrifié qui donne un véritable sens à tout cela.
Récemment, elle a mené un autre projet, cette fois voué à la préparation de résidentes et résidents en cinquième année de médecine à l'Université d'Ottawa en vue de leurs examens finaux. « Évidemment, j'estime que la préparation mentale est pertinente pour tout le monde, dans tous les domaines. Nul besoin d'être un athlète de haut niveau pour en voir les avantages. »
Kim Thompson est une ancienne joueuse de hockey féminin des Gee-Gees et professeure à temps partiel à l'École des sciences de l'activité physique de l'Université d'Ottawa. Elle cumule trois diplômes de l'établissement, et a été joueuse et entraîneuse au sein du programme de hockey des Gee-Gees. Elle avait pu s'adresser aux Gee-Gees avant les Jeux de 2018.
Kim Thompson (dernière rangée, troisième à partir de la gauche) avec l'équipe olympique canadienne de hockey féminin 2018 à PyeongChang.
Kim Thompson (3e rangée, troisième à partir de la droit) avec l'équipe des Gee-Gees, 2004.
Kim Thompson (dernière rangée, sixième à partir de la droit) avec l'équipe des Gee-Gees, 1999.